Une vingtaine de virus qui provoquent des infections ont été identifiés chez l’abeille mellifère (Apis mellifera). Ces agents pathogènes provoquent rarement des viroses chez les colonies en bonne santé. Par contre, plusieurs virus sont associés à la varroose et agravent la situation sanitaire d’une colonie infestée par les varroas. Les virus sont alors co-responsables de la mort des colonies.
Structure des virus d’Apis mellifera
À l’exception du virus filamenteux, les virus connus pour infecter les abeilles sont tous des virus à ARN sans enveloppe. L’ARN – l’acide ribonucléique – est le support de l’information génétique du virus. Celui-ci est protégé par une capside de protéines. Cette capside va permet au virus d’infecter une cellule et d’injecter son ARN à l’intérieur.
Le fait qu’il ne possède pas d’enveloppe explique que les traitements à base d’huiles essentiels – de même que d’autres traitements – ne soient pas efficaces.
Tous les virus sont des parasites obligatoires des cellules. C’est-à-dire qu’ils ont besoin d’une cellule pour pouvoir se répliquer. Contrairement aux bactéries et à d’autres agents pathogènes, les virus sont incapables de se multiplier en dehors d’une cellule hôte.
Modes de transmission des virus
Les virus peuvent se transmettre par plusieurs modes de contamination :
- Transmission horizontale
- Transmission verticale
- Transmission par vecteur
La transmission horizontale se fait d’un individu contaminé à un individu sain. Le simple contact permet la contamination. Le nombre important d’individus qui forme une colonie et la forte densité au sein du nid sont favorable à la contagion. Mais chez les abeilles, le léchage et la trophallaxie sont aussi impliquées dans la transmission d’un virus.
La transmission verticale se produit de la mère vers sa descendance. Le virus passe alors dans l’oeuf et se développe dans la larve. Les reines pondent jusqu’à 1500 oeufs par jour en pleine saison. La transmission de certains virus est potentiellement importante.
La transmission par vecteur est un mode qui implique un hôte intermédiaire. Dans le cas de l’abeille, le varroa est un vecteur de plusieurs virus. Il inocule les particules virales lorsqu’il injecte sa salive dans la plaie produite par sa morsure.
Une virose peut apparaître suite à l’inoculation par un vecteur. Mais aussi lorsque les défenses immunitaires de l’individu ou les mécanismes de protection de la colonie sont affaiblis. La virus des ailes déformés – comme de nombreux virus – circule dans la plupart des colonies sans provoquer de signes apparent. Une forte infestation en varroas va déclencher la maladie. Et celle-ci pourra se maintenir ensuite même si la population en acariens chute suite à un traitement. Le virus se transmet alors par nourrissage des larves par la gelée royale contaminée et entre abeilles adultes par trophallaxie.
Les principaux virus transmis par le varroa
Les virus qui apparaissent durant une infestation de varroas sont :
- Virus des ailes déformées
- Virus du Cachemire
- Virus du couvain sacciforme
- Virus de la cellule royale noire
- Virus de la paralysie aïgue
Autres organismes nuisibles
Les abeilles peuvent souffrir d’autres maladies causées par des agents pathogènes comme les bactéries, les champignons et les amibes. Elles sont aussi la proie de nombreux prédateurs. Dans certains cas, elles ont co-évoluées avec ces organismes nuisibles et sont capables de s’en protéger. Dans d’autres cas, ces organismes ont été introduits involontairement par l’Homme et les abeilles ont des difficultés pour résister. L’apiculteur doit alors leur venir en aide.