Le varroa est un acarien parasite d’Apis mellifera qui s’attaque aux larves et aux insectes adultes et qui provoque des dégâts importants sur les abeilles et par répercussion sur toute la colonie. La varroose est la maladie provoquée par Varroa destructor et les symptômes sont nombreux, mais quelques uns sont caractéristiques.
Une maladie provoquée par le varroa
La maladie provoquée par le varroa est nommée varroose ou souvent – mais improprement – varroase ou encore varroatose.
Les varroas se nourrissent des abeilles
En s’alimentant, l’acarien va affaiblir l’abeille hôte, car il se nourrit d’un tissu d’importance vitale, le corps gras. Celui-ci joue une fonction importante dans la production de gelée royale par la nourrice, le stockage des réserves énergétiques sous forme de glycogène, le maintien de l’immunité avec la production de protéines anti-microbiennes et la détoxification de l’organisme. Le varroa en s’alimentant conduit aussi à la déshydratation de l’abeille. L’abeille est moins performante en élevage du couvain et plus fragile aux agressions extérieures.
Les varroas sont des vecteurs de virus
Mais le varroa est aussi un vecteur de dangereux virus pour l’abeille, dont le Virus des ailes déformées ou DWV (Deformed wing virus) et le Virus du Cachemire ou KBV (Kasmir Bee Virus). Les virus transmis vont aussi participer à l’apparition de signes caractéristiques de la varroose. Pratiquement tous les virus connus chez les abeilles sont des virus à ARN sans enveloppe.
Le varroa n’est pas seulement un transporteur de virus. L’acarien agit comme un hôte intermédiaire en permettant à ce virus d’être multiplié abondamment, puis de se retrouver en forte concentration dans la salive injectée à l’abeille.
Le Virus des ailes déformées
Le Virus des ailes déformées (DWV) est responsable de troubles importants chez les abeilles infectées. Les abeilles qui sont touchées présentes des ailes rétrécies et sont donc inaptes au vol. Il provoque aussi des déformation du corps. Les abeilles se déplacent difficilement. Suite à l’action des varroas, le DWV a un impact sur la colonie tout entière. Les signes apparaissent généralement à la fin de l’été et à l’automne, lorsque la pression parasitaire est forte. Ce virus jouerait un rôle important dans le syndrome d’effondrement des colonies décrit en Europe et en Amérique du Nord.
Le Virus du Cachemire
Le Virus du Cachemire est responsable d’une forte mortalité chez les abeilles, sans que des signes caractéristiques se manifestent auparavant.
Les conséquences de la varroose sur les abeilles
Une colonie d’abeilles se comporte comme un super-organisme, dont les individus contribuent à la survie et à la reproduction. L’infestation des individus à des répercussion sur la colonie et son fonctionnement.
Des abeilles adultes affaiblies
Le varroa va donc réduire la longévité des abeilles parasitées. Les jeunes abeilles sont très affaiblies par le parasitage durant leur nymphose. Elles ne seront plus en capacité d’élever correctement les larves lorsqu’elles seront devenues nourrices. Le corps gras ne contiendra pas assez de vitellogénine et leurs glandes hypopharyngiennes, qui permettent la production de la gelée royale, seront atrophiées.
Le nombre de varroas qui parasitent une larve va provoquer des dégâts irréversibles. Les abeilles adultes qui vont émerger seront de plus petite taille et présenteront souvent des déformation de l’abdomen et du thorax. Les abeilles dont les larves ont été parasitées présentent aussi des malformations internes. Le système nerveux est aussi impacté, avec un cerveau de taille réduite.
Les abeilles s’orientent moins bien
Les abeilles touchées par le varroa présentent aussi des problèmes pour s’orienter et revenir à la ruche. Ces abeilles sont des butineuses moins efficaces, qui rapportent durant leur vie moins de nectar et de pollen à la colonie. Si beaucoup de butineuses présentent des problèmes d’orientation, les quantités d’aliments collectés vont diminuer. Des études menées par l’INRA, montrent qu’à partir d’un taux d’infestation de 3% des abeilles adultes, la colonie récolte moins de nectar et production moins de miel. Le couvain peut souffrir de malnutrition, ce qui va affaiblir d’autant plus la colonie.
La colonie – dont les butineuses sont moins performantes et vivent moins longtemps – va faire face à une réduction de la quantité de pollen et de nectar récoltée. Cet apport réduit en pollen et donc en protéines va avoir pour conséquence une mauvaise alimentation du couvain et un affaiblissement des défenses immunitaires des abeilles. L’effet néfaste de la varroose est donc direct et indirect.
Les conséquences de la varroose sur la colonie
Les colonies sont plus fragiles aux stress environnementaux
Il a été observé que les abeilles touchées par le varroa, lorsqu’elles deviennent des butineuses, sont plus sensibles aux insecticides. Les colonies qui souffrent de varroose se montrent plus sensibles au stress environnementaux.
Une colonie sans traitement va généralement décliner après une ou deux années. Les premiers signes visibles de varroose (pour une colonie forte de 50 000 abeilles) apparaissent à partir de 2000 à 3000 varroas dans la colonie. Plus la population de varroas augmente et plus de nombre des abeilles aux ailes déformées et qui se déplacent difficilement augmente.
L’effondrement de la colonie est généralement brutal et intervient souvent en fin d’année, à l’automne ou en cours d’hiver. Souvent les ruches se vident de leurs abeilles. Celles-ci vont mourir à l’extérieur.
Une colonie infestée produit moins de miel
Au delà d’un seuil critique, souvent fixé à 2000 varroas par colonie ou à 3% des abeilles adultes parasitées, la colonie produit moins de miel. Cette baisse de rendement est une perte pour l’apiculteur professionnel. La conduite d’une exploitation apicole devient plus difficile, lorsque le rendement baisse de plusieurs kilogrammes par ruche. Le rendement moyen de 20 kilogrammes de miel par an pour une colonie peut chuter à 10 kilogrammes pour une ruche infestée par le varroa.