La biologie du varroa est complexe et les biologistes ne savent pas tout au sujet de cet acarien parasite. Et parfois des croyances laissent la place à une étrange vérité. Le varroa ne s’alimente pas de l’hémolymphe de l’abeille, mais a une préférence pour son corps gras.
Un goût prononcé pour le corps gras
Pendant plusieurs dizaines d’années, il a été admis que le varroa s’alimentait de l’hémolymphe des larves, nymphes et des abeilles adultes. Des recherches – datant de 2019 – prouvent que le varroa se nourrit du corps gras des insectes qu’il parasite. Des essais ont été menés en nourrissant un lot de varroas par de l’hémolymphe et un autre lot avec du corps gras. Les varroas nourris avec le corps gras vivent beaucoup plus longtemps.
Ses chélicères, qui se trouvent de part et d’autre de ses pièces buccales, lui permettent de percer la cuticule de l’insecte. Le varroa est munie de chélicères qui lui permettent de percer la cuticule de l’insecte et d’accéder au corps gras. L’acarien se place sur l’abdomen de l’abeille adulte pour se nourrir. Il perce sa cuticule là où elle est la moins épaisse. C’est-à-dire entre deux segments.
Le corps gras est un tissu qui rempli de nombreuses fonctions vitales pour l’abeille : réserve énergétique pour l’abeille, production de molécules anti-microbiennes, production de vittelogénine, détoxification de l’organisme,… Le varroa cause d’importants dommages sur ce tissu en s’en alimentant. Les abeilles parasitées vivent moins longtemps, car leurs défenses immunitaires sont affaiblies. Elles sont aussi de moins bonne nourrices et le couvain reçoit une alimentation moins abondante et de moins bonne qualité lorsqu’une ruche est infestée par les varroas.
Sur les abeilles adultes, les varroas se fixent sur l’abdomen entre deux segments, à l’endroit où la cuticule plus fine se perce plus facilement. Les acariens de forme applatie passent sous les tergites et les sternites et se retrouvent alors dissimulés. Il y disparaît de la vue de l’apiculteur, qui ne peut juger du degré d’infestation en observant les abeilles sur un cadre ou sur la planche d’envol.
Chez les larves, la femelle varroa qui s’est introduite dans l’alvéole va se fixer sur l’abdomen dès que la cellule est operculée.
Afin de faciliter l’accès à sa nourriture, le varroa produit et libère dans la salive une enzyme, la chitinase. Cette enzyme permet de détruire la chitine contenue dans la cuticule de l’abeille (larve et adulte) et ainsi de permettre au parasite d’accéder aux tissus sous-jacents et de s’alimenter. Cette enzyme et d’autres composés contenus dans la salive du varroa auraient aussi comme fonction de limiter la prolifération d’agents pathogènes opportunistes comme les bactéries.
L’action de la salive permet aussi la digestion des cellules du corps gras. L’acarien aspire ensuite le liquide prédigéré pour s’en nourrir.
Incapable de survivre sans abeille
Le varroa ne peut pas survivre plus de quelques jours sans s’alimenter. Lorsque le couvain des abeilles n’est plus présent, les varroas vont passer sur les abeilles adultes et les parasiter.